Suite aux déchaînements de magie qui avait eu lieu durant des semaines pour la construction des remparts, les douves se firent plus à la force des bras qu'autre chose. Les soldats chargés de la sécurité de la capitale étaient stressés et creuser se trouvait être un bon moyen de leur faire oublier les problèmes et cela permettait, également, des les garder en forme. Bref c'était un bon moyen de faire avancer le chantier et de laisser se reposer ceux qui avaient érigé les murailles, puisant dans leurs réserves magiques à tel point que certains dormaient depuis bientôt trois jours. Les douves se plaçaient devant le premier rempart, à une distance de trois mètres environ, et étaient large de cinq mètres pour dix de profond. Creusées sur toute la longueur des défenses, deux ponts de bois permettaient l'accès au pont levis. Elles n'étaient pas sèches, mais ce n'était pas de l'eau qui les emplissaient; simplement une sorte d'huile inflammable. Premièrement, elles étaient gênante à traverser par la présence d'un liquide légèrement épais, si jamais quiconque entreprenait de les traverser à la nage, une étincelle et l'entreprise tomberait à l'eau si on tentait des les enjamber avec diverses passerelles. Et ce genre de feu, ce n'est pas avec quelques litres d'eau qu'on l'éteint. Sûr de leur supériorité magique, les chimères ne craignaient pas un retour de flammes. Peut-être un excès de confiance, mais c'était ainsi.
Pour éviter tout risque d'intrusion malheureuse de possibles assassins et autres espions en tout genre, des sentinelles magiques avaient été placés sur les remparts. Sous la forme de bougies spectrale, au nombre de dix, elles couvraient le moindre centimètres de pierres. A la moindre présence humaine, les bougies émettaient un grand flash lumineux, hébétant le ou les intrus durant quelques secondes. Seul véritable défaut de cette précaution : le fonctionnement nocturne. Le fait que cela ne fonctionne qu'avec les humains a également été soulevé, mais la plupart ont ri au nez de ceux qui pensaient qu'une chimère pouvait trahir son peuple. Si les chimères se basaient sur leur magie, c'était bien parce qu'elles craignaient la technologie humaine, et qu'elles n'étaient aucunement capable de les concurrencer sur ce point là. De ce fait elles érigèrent un dôme magique, invisible à l'oeil nu, autour de la capitale et des remparts. Les magies ennemies le rencontrant perdaient une bonne part de leur puissance, en échange du renforcement du dit dôme contre les attaques physiques, comme celles des machines de guerre tant redoutées. Après tout, quelle chimère pouvait encore témoigner de l'efficacité de l'artillerie humaine après avoir reçu un boulet en plein abdomen ?
Ainsi efficacement protégé, les chimères n'attendaient plus qu'un éventuel ennemi et l'activité de la capitale s'en ressentait fortement. Une certaine tension régnait et alourdissait l'atmosphère d'Arthanos, provoquant quelques bagarres par endroits. Des rixes que la milice se faisait un plaisir de mater avant qu'elles ne prennent de l'ampleur. Tout le monde était à cran. |