Les Faubourgs n'étaient pas un endroit dangereux en soi. Les quelques monstres y vivant étaient plus ou moins inoffensifs et le relief, quoique irrégulier, se trouvait être un bon allié contre les intempéries. Bien que les chemins pour entrer semblaient nombreux, ils se réduisaient au fur et à mesure pour s'ouvrir soudainement sur deux uniques chemins semblant pareil à des avenues, fabriquées par des géants d'une civilisation perdue selon certaines légendes. C'était précisément dans ces goulots que les défenses avaient été établi. De multiples chemins, large de dix à vingt mètres, faisaient face aux murailles s'étirant alors sur trois cent mètres chacune; un unique pic rocheux d'une cinquantaine de mètres de diamètre s'extirpait du sol et culminait à quarante-cinq mètres; juste au milieu des deux murailles, et les séparer.

Des blocs de granit encore brut s'entassaient à l'arrière des défenses, les plus puissantes chimères se chargeant de l'extraction puis de l'assemblage de l'édifice, aidé par leur magie, du matin au soir durant une grande semaine. De solides bases d'une épaisseur de vingt mètres de blocs, correctement taillés, furent déposés avec minutie et une pâte épaisse servit à consolider la construction, une fois sèche.
Haute de quinze de mètres, ce n'étaient pas un miracle architecturale, mais elles étaient un assemblage robuste et compacte, pouvant résister aux chocs les plus puissants grâce à la magie protectrice qui entourait les édifices. Une lourde porte grillagée métallique, au milieu des deux constructions, s'enfonçait profondément dans le sol grâce à des pieux à son extrémité. Elle pouvait être soulevée grâce à un système de poulies et d'engrenages des plus simples, actionnés par les puissants bras des chimères. Au dessus de chacune de ses tours, les créneaux laissaient place à une tour haute de cinq mètres supplémentaires, permettant d'avoir un point de vue plus globale sur le terrain faisant face. Le sol rocailleux empêchant de creuser suffisamment profond pour y mettre des douves, d'épais et long pieux de bois étaient enfoncés par magie sur une dizaine de mètres au pied de chaque muraille, afin d'empêcher d'approcher hommes et échelles des murs, mais pas des portes.
Les chimères aux créneaux, aucun humain ne pourrait passer, la magie déferlerait et anéantirait quiconque aurait eu l'idée de vouloir conquérir les Faubourgs. Regardant ses plans, Yhstea se permit un grand sourire satisfait, car bien qu'il ne soit pas un architecte né; ce qui venait d'être érigé n'était pas du tout déplaisant. La route de ravitaillement ne pouvait être coupé, excepté si on passait les chaînes de montagnes par un chemin, sans doute escarpé à souhait, inconnu des chimères. Il ne manquait plus que des ennemis à massacrer.