[hj]Oui, je sais, Thalions et tout et tout, mais Morrigan est une infiltratrice douée, avait envie de visiter la capitale et est tellement aléatoire qu'on a renoncé à lui donner des ordres (ou qu'on devrait en tout cas (sans compter que c'est pas une militaire, tiens)). En plus, en dehors des humains, rien ne se passe (en plus, poster avec toujours les même personnes est rapidement lassant)[/hj]

Elle l'avait fait! Elle avait réussi à traverser les terres humaines sans se faire repérer pour enfin arriver à la capitale! Ses ailes rangées et son corps enveloppé dans une illusion la faisant passer pour une parfaite humaine (et pour l'info, non, un sort servant à cacher des choses ne dégage aucune énergie), Morrigan était à présent en train de traverser les rues sans but, profitant de l'instant présent.

Admirant l'architecture humaine, tellement différente de celle des Thalions ou des Chimères, elle s'était dirigée vers un immense bâtiment en verre près duquel s'était amassée une foule. Cédant à ses impulsions, elle en avait profité pour collecter quelques bourses jusqu'à ce qu'une pierre soit lancée sur une des prêtresses qui se tenaient droit devant. Celle qui tenait les propos les plus cohérents, en plus.

Alors non, la voleuse n'était pas du genre rat d'église, mais elle restait une Thalion… Vous savez, ces gens qui ont été choisis par la déesse, élevés dans un village fourni par la déesse… Et si en plus, c'était une prêtresse qui prêchait la coexistence, ou en tout cas pas le contraire, qui se faisait attaquer, elle n'allait pas rester sans rien faire.

Avant qu'elle n'arrive à passer à travers la foule pour faire quelque chose, deux humains s'étaient postés au côté des prêtresses, l'une ayant son arme sortie, bien qu'au sol, et l'autre semblant plus sensible au fait qu'ils se feraient massacrer s'ils tentaient de régler les choses par la force et gardant son arme dans son fourreau.

Maintenant qu'elle était émergée de la foule, et donc en face d'elle, que faire?

Elle savait qu'elle avait oublié un détail et maintenant elle savait lequel: un plan.

Bah, elle n'avait qu'à bluffer, il n'y avait rien d'autre à faire de toutes façons.

Prenant un visage sévère mais semblant satisfait, elle se tourna vers la foule, n'hésitant pas à faire un mouvement de cape pour intensifier l'attention qui lui était portée et commença à applaudir lentement.

Clap… clap… clap…

"Braves gens de Simelia, je me félicite de voir que votre foi en notre cause est si solide."

D'une fois qu'elle eut dit ça, elle arrêta de sourire, augmentant encore la sévérité de son expression.

D'un autre côté, c'était le but. Quelqu'un qui pouvait, désarmé, parler tranquillement à une foule agitée avec une expression qui promettait le pire des châtiments au premier qui l'interromprait avait tendance à au moins pouvoir finir ses discours dans la plus grande attention.

"Maintenant que ce test est fini, je vous invite à retourner à vos occupations. Le royaume n'a rien à offrir aux inutiles…"

Jugeant qu'il était bon d'en rajouter une couche, Morrigan prit un sourire effrayant.

"… du moins, rien d'agréable."

Agissant comme si la foule n'existait même plus, la voleuse se retourna et se dirigea vers le quatuor, son expression dure. Passant sa main dans son dos, elle récupéra quelque chose de rectangulaire avec un morceau brillant et le passa devant elle assez vite pour que personne ne puisse voir ce que c'était exactement avant de parler d'une voie autoritaire.

"Inquisitrice Vail. Vous quatre, suivez moi à l'intérieur. Nous avons à parler."

Se comportant comme une personne habituée à être obéi sans discussion (et donnant un faux nom, le sien ne sonnant pas vraiment humain), elle passa droit à travers les humains, entrant dans le temple avant de se diriger d'un pas certain vers une salle au fond. Les temples étant toujours construits de la même façon, ça lui permettait de renforcer son impression de personne en charge. Après tout, ça aurait été moyen de ne pas savoir où aller après ce qu'elle avait fait.

Cela dit, elle espérait que son bluff avait également marché sur les quatre humains ou qu'ils avaient compris que c'était leur ticket pour échapper à un lynchage. Après tout, s'ils ne la suivaient pas, il était probable que la foule comprenne qu'elle avait raconté n'importe quoi du début à la fin. Et si elle pourrait probablement s'enfuir, le même ne pouvait pas être dit des prêtresses.

[Grmbl… contrôle abusif… grmbl… révolte… Bon, je vais improviser un scénario si ça te va Tyrion. Vu que tu es le joueur humain, je te laisse le contrôle des sœurs?]

Fidèle au rôle qu'elle s'était donné, Morrigan prit la parole dès que le groupe fut arrivé dans une salle libre, avant que les prêtresses (qui avaient l'air respectivement surprise et furieuse) ne puisse le faire. Ayant commencé à raconter n'importe quoi, elle était forcée de continuer, du moins jusqu'à ce qu'elle puisse se séparer des humains sans être suspecte.

"Etant donné que vous ne semblez pas familiers avec l'Inquisition, je vais vous faire une brève présentation."

Elle se tourna vers la soldate à la faux et lui ordonna de garder la porte avant de continuer. Beaucoup de paranoïa. Ca fait sûrement très inquisiteur d'être paranoïaque.

"La branche à laquelle j'appartiens, l'Ordo Chimaera, s'emploie à lutter contre l'ennemi principal de l'humanité: les chimères."

Sous entendre qu'il y avait d'autre groupes l'aiderait à s'en sortir si l'une des prêtresses avait un lien avec une partie de l'inquisition qui existait vraiment… si cette organisation était présente chez les humains. Elle se tourna d'ailleurs vers la prêtresse blanche avec un regard accusateur.

"D'ailleurs… Un de mes collègues vous aurait déjà exécutée, ma sœur. On peut dire que c'est votre jour de chance."

Terminant sa parenthèse, la voleuse continua ses mensonges éhontés, réfléchissant au fur et à mesure aux moyens qui lui permettrait d'atteindre une conclusion qui lui profiterait.

"Cependant, il existe un livre qui, si son contenu est bien ce qu'il est réputé être, pourrait menacer la suprématie de notre race…"

Petite pause, afin de laisser monter le suspense…

"…le Livre du Premier."

Ce livre existait vraiment, contrairement à tout ce dont Morrigan avait parlé jusque là, et la voleuse avait pour ambition de se l'approprier. Le problème était que pour y accéder, il fallait traverser des zones dangereuses, raison pour laquelle elle avait décidé de faire en sorte que son histoire lui donnerait, normalement, l'aide d'un des guerriers.

"Il contient les écrits de l'évêque Mirendith I qui aurait eu une vision d'Alfera lui disant que les humains devaient cohabiter avec les chimères."

Mirendith I était d'ailleurs encore révéré chez les Thalions, qui le voyaient comme un martyre pour leur cause. Aussi, s'être fait écorcher vif et laissé à agoniser pendant trois mois par ordre du pape de l'époque (sa vision n'était visiblement pas à son goût) tendait à donner ce rang assez facilement.

"Malheureusement, il se trouve dans sa tombe, au fin fonds des catacombes de la cathédrale. Et sa colère envers ceux qui l'ont abattu a un peu maudit le lieu, levant les morts qui abattent toute personne allant trop loin."

Car s'il s'agissait simplement de sécurités et de gardes, elle aurait pu y aller seule. Les morts vivants avaient la fâcheuse tendance de repérer toute créature non morte, peu importe à quel point elle était discrète.

Et à se relever quelques minutes après avoir été vaincues, aussi.

Et à être vraiment gênantes en général.

Bref, elle avait besoin d'un spécialiste du combat.

"Au vu de la nature de l'objet recherché, je ne peux pas réquisitionner de troupes officiellement. Par conséquent… félicitations, soldat, tu viens d'être engagé par Sa divine Inquisition."

Arrivant enfin à la fin de son discours, elle fit un grand sourire, avant d'ajouter.

"Et non, le refus n'est pas une option. Nous partons dans une heure, prépare ton équipement et bien sûr, ne parle de cette mission à personne, à moins que tu ne désires… non, tu ne peux pas désirer ça, en fait. Ne parle de cette mission à personne."

Son expression n'avait pas changé, mais son sourire était soudainement devenu légèrement effrayant.