[h.rp]Hichino étant absent, j'envoie moi-même son poste.[/h.rp]
C'était une belle matinée. Le levé du soleil éclairait le village thalion d'un doux voile bleuté. La rosée reflettaitla lumière, scintillant comme des milliers de petites étoiles à portée de main. Hichino était allé à l'autel d'Alfera pour pier comme il en avait la coutume. Dans son habituel habit verdâtre, emitoufflé dans son manteau d'hiver, il trainait un peu la patte. Pas qu'il n'était pas motivé pour sa prière journalière, mais parce qu'il aurait du prier dansplusieures heures, et qu'il était près de cinq heure du matin. Il avaitreçu dans ses rêves un appel de la déesse. Il ne se souvenait plus toutà fait de ce qu'il s'était passé, mais il s'était réveillé avec la certitude qu'il devait aller prier. Peu importe. Il alluma l'encens, comme à son habitude, et les disposa au pied de la statue géante de la déesse. Il prit quelques herbes bénites et les écrasa, avantd'en faire un thé qu'il laissa infuser entre lui et l'icône. Il se recula de deux pas, comme à son habitude, et descendit du piédestale finement sculpté dans le marbre. Il s'agenouilla de panière à ce que seuls ses genoux soient en contact avec la surface lisse et blanche. La fumée et la vapeur s'enroulèrent autour de la déesse et commencèrent une danse amusante. Comme eau et terre, ils s'unirent et formèrent le monde. Non. Ils formèrent Alfera. Hichino baissa les yeux. Il n'était pas assez sot pour s'adresser à la déesse avec le même tact qu'à ses compagnons d'armes. Armes. C'était tout simplement là le sujet de base de la demande de la Grande Dame.
"Je te remercie d'être venu répondre à ma demande, guerrier thalion. Je pense que tu sais pourquoi je t'ai convoqué."
Finalement si, il était sot. Il ne put retenir ses habituelles mimiques... Après tout, il était ce qu'il était ! S'il n'était pas aussi gauche dans ses propos et dans ses gestes, il perdrait une partie de son identité. Il commença à parler en riant légèrement, à la fois géné et honteux. De sa main gauche, il se frotta l'arrière du crâne.
"Baaaah... En fait, je ne me souviens plus tellement... Je suis vraiment désolé, Grande Déesse, ma la mémoire me fait souvent défaut à cinq heure du matin."
Il ne sut dire si elle était consternée ou si elle s'en fichait royalement. Il n'osait regarder le visage de la Mère Monde, mais lorsqu'elle prit la parole, sa voix était toujours aussi posée et calme.
"Mon appel est assez particulier. Je viens te demander de cesser ton activité de thalion."
"Hein ?"
Le son était sorti trop spontanément pour laisser la déesse poursuivre. La surprise était telle qu'il crut d'abord qu'elle se moquât de lui. Il n'en était rien. Elle n'était on ne peut plus sérieuse.
"Je souhaite que la paix revienne, et je ne pense pas qu'elle pourra apparaitre si mes propres compagnons font preuve de violence et d'actes meutriers."
"He ho ! Désolé de vous manquer un peu de respect, mais je trouve vos proposdéplacés, et totalement inutiles à mon égard. Je suis un guérisseur : gué-ri-sseur ! Mon devoir est de loin celui de tuer ! Mais si je dois cesser mon activité absolument... Bah je le ferai ! Pas le choix après tout !"
"Hichino, calmez vous..."
"Que je me calme ? Excusez moi mais je pensais que nousavions été entrainés dans le but justement d'ammener la paix ! Je ne sais pas tout à fait pourquoi nous et nous seuls, mais si NOUS sommes les élus, si NOUS avons le pouvoir de sauver le monde que vous avez vousmême construit, alors je ne vois pas pourquoi NOUS devrions arrêter d'agir si près du but !"
"Hichino..."
"Dix-sept années à attendre ce moment ! Dix-sept ans à apprendre les horreurs de la guerres pour finalement devoir renoncer ? Si la guerre peut être évitée sans nous, pourquoi avons nous été ammenés là ?"
"Hichino !"
Une bourrasque s'éleva dans la pièce juste devant Hichino, le forçant à se taire et à écouter ce que la déesse lui disait.
"De par mon statut les les obligations que tu as envers moi, tu n'as aucunement le droit de me parler de la sorte. Mais..."
Le thalion commençait à trembler. Il était allé un peu loin. Il avait provoqué Mère Nature en face à face et allait apparemment devoir en payer le prix.
"Mais tes questions sont justes et je suis fière de toi. Tu es capable de penser par toi même à la manière de faire le bien autour de toi, à faire ce qui te semble juste et à comprendre avant d'obéir aux ordres comme un vulgaire soldat.Ton coeur est pur. Ne crois pas que je n'ai pas remarqué que tu n'avaispas usé de ta magie pour contrer la mienne alors que tu pouvais largement le faire."
"Hein ?"
C'était définitif, il avait perdu la tête. Ou alors la quasi totalité de ses neurones. Alfera semblait en revanche bien s'amuser.
"Toujours un peu lent à la détente, par contre... C'était un test, Guérisseur Hichino. Un test pour prouver ta valeur avant le grand combat. Un test pour m'assurer que la paix pourra voir le jour grâce à vous et à votre groupe."
"Oh..."
Il se sentait bête. Il voulait s'excuser pour le comportement qu'il avait eu et pour avoir douté un instant de la déesse. Avant qu'il put faire lemoindre geste cependant, la déesse se volatilisa.
"Je sais..."
Le coeur léger, il soupira. La journée pouvait reprendre son rythme normal. Baillant une dernière fois, il profita de la fin de l'heure qui lui restait pour nettoyer l'autel et se reposer un peu. Au pire, il se ferait sermoner par son maître... Il avait connu pire. |